Les États-Unis ont estimé qu’Israël respectait le mémorandum sur la sécurité nationale du président Joe Biden, qui stipule que les destinataires d’armes américaines doivent adhérer au droit international et s’abstenir de bloquer l’aide humanitaire. Cette décision intervient en dépit des inquiétudes exprimées par les démocrates du Congrès et les principales ONG internationales quant à la conduite d’Israël dans son offensive militaire en cours à Gaza.
Selon le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, Israël a fourni des garanties écrites dans les délais impartis, par l’intermédiaire d’un "haut fonctionnaire crédible qui a la capacité et l’autorité de prendre des décisions et des engagements sur les questions au cœur des garanties". Le ministère a maintenant jusqu’au 8 mai pour soumettre au Congrès un rapport sur la conformité présumée d’Israël.
M. Miller a déclaré que les États-Unis avaient procédé à des évaluations continues du respect par Israël du droit humanitaire international et qu’ils n’avaient pas constaté de violation, que ce soit en termes de conduite pendant la guerre ou de fourniture d’aide humanitaire. Toutefois, il a fait remarquer que la constatation d’une violation nécessite une "analyse approfondie des facteurs pertinents liés au droit humanitaire international".
La position américaine a été critiquée par le sénateur Bernie Sanders. "Trente-deux mille Palestiniens de Gaza ont été tués et près de 75 000 blessés, dont les deux tiers sont des femmes et des enfants", a déclaré Bernie Sanders. "Quelque 60 % des logements ont été endommagés ou détruits, et la quasi-totalité des installations médicales ont été rendues inopérantes." Aujourd’hui, a-t-il souligné, des centaines de milliers d’enfants palestiniens risquent de mourir de faim parce que M. Netanyahu refuse de laisser entrer une aide humanitaire suffisante, alors que des milliers de camions attendent d’entrer à Gaza. "Prétendre qu’Israël ne viole pas le droit international et n’interfère pas avec l’aide humanitaire américaine est absurde en soi. La position du département d’État tourne en dérision le droit américain et les assurances données au Congrès."
La décision des États-Unis de considérer qu’Israël respecte le mémorandum intervient à un moment où certains des principaux alliés occidentaux d’Israël, comme le Canada, ont interrompu leurs ventes d’armes à ce pays, craignant que ces armes ne soient utilisées pour violer les droits humains. Cette décision des États-Unis a soulevé des questions quant à l’engagement de l’administration à tenir ses alliés responsables de leurs actions dans les zones de conflit.
Alors que la situation à Gaza continue de se détériorer, avec des destructions massives et une crise humanitaire croissante, la communauté internationale suivra de près la manière dont les États-Unis équilibreront leur soutien à Israël avec leur engagement déclaré à faire respecter le droit international et les droits humains.
Photo : Les opérations militaires israéliennes se poursuivent à Gaza © Armée israélienne
Traduction : AFPS